Préliminaires
au delà des philsophes Béninois reconnus - tels S S ADOTEVI , P.J HOUNTONDJI - dont l'importance n'est pas à rappeler -
Pourquoi n'avoir pas cité davantage roger Bastide et surtout pierre Verger, né tel à Paris en 1902, mort et enterré pierre Fatumbi en 1996 à Salvador de Bahia ?
peut etre pour aller à l'essentiel -au Sé - au delà de la description du culte Vaudou et du Candomblé à l'honneur en cette année anniversaire pour "l' invention occidentale "du Brésil.
mais ils restent les " photographes premiers " du culte Orisha ,des croyances Nago et Yoruba , du flux et du reflux de la traite - et de la transhumance - africaines du golfe de Guinée à Bahia et retour
Relire les notes de de tiburcio Dos Santos , négrier d'Ouidah et à l'image d'Oshumaré , se transfigurer ...
par le rite purificatoire du " sudidè " ou de l'immersion Océane ?
Oeil du Roi ( oyu-oba ) P Verger fût aussi un des babalawo ( père du secret ) les plus prestigieux du culte d'Ifa ( à ketou où il fût initié , il devint aussi un des rénovateurs du culte d'Oshossi ,dieu de la Chasse )
Il fût aussi l'auteur d' Ewe , recueil mythique ,le plus colossal des pratiques médicinales et magiques
yorubas.
mais ceci est une autre histoire
étonnant résumé que ne résume pas la quaduple ( sextuple etc ) fonction de l'Âme toujours Une .
Introduction
Kossou élève de l - v Thomas dans ce qu'on a pu appeler dans les années 55-62 l'école philosophique du
Cap Vert (N'krumah ,Seck , Towa , Lalèye etc ) fut un des premiers penseurs africains à mener une
reflexion originale sur les notions fondamentales de la pensée populaire Fon : le Sé et le Gbé principes
moteurs de vie et du monde et à les dégager d'une pensée africaine -qui n'existe que parcellisée sinon
totalement assimilée - dans un Négritude dont beaucoup d'intellectuels et économistes africains ont du
mal à se dégager .
En ce sens Senghor aura fait beaucoup de mal à l'Afrique tout comme Césaire aux Antilles .
Mais ceci est un autre sujet ....
Kossou a eu le mérite de mener cette étude non seulement dans le seul cadre restreint de la Sagesse
Ancestrale , mais en la mélangeant à sa reflexion philosophique propre d'auteur engagé dans le monde moderne.
La philosophie FON ( Bénin ) /YORUBA ( Nigéria ) est une philosophie puissante et originale
dont les deux courants intiméments mélés sont etroitement liés à leur origine ( Yoyo ) au Nigéria , à leur
expansion :
-à l'ouest vers Tado ( bassin du Mono et groupe Éwé du Togo )
-à l'est à Ajace ( Porto Novo )
-et surtout au Centre qui deviendra le royaume d'ABOMEY,( le Danxomé originel ) par la suite francisé en
Dahomey , actuel Bénin , en n'oubliant jamais que la véritable province du Bénin - et Bénin city -sont au
Nigéria ,berceau originel , en n'oubliant pas non plus que la véritable Université du Bénin est à Calavi
-Cotonou et non à Lomé la décadente capitale Togolaise .
Cette nouvelle dénomination - issue de la Révolution des années 72-76- trouble autant le Nigéria que pas
mal de Béninois qui sans trop le dire aimeraient retrouver l' appelation originelle tant le nom est porteur de
signification : danxomé = issu du ventre de la Mère (royale ).
Au Nigéria et au Bénin , il existe encore plusieurs Royautés qui se fondent dans le cadre législatif en
gardant quelques menues prérogatives historiques.
Cette "Philosophie " se caractérise par la notion de dualité dynamique :un TAO africain en quelque sorte : le
sé, principe universel de vie , anime le Gbé : le Monde dont l'Homme - gbété -est le signifiant
privilégié de cette cosmogonie . Les rites nombreux qui parsément son existence : rites de fécondation ,
naissance , nomination , alliance , mort sont une grille de lecture : le FA grace auquel le devin ( bokonon )
décrypte pour chaque nouveau né le tissage de sa vie jusqu'au Kù , la mort physique qui délie le "tout de
l'homme "par la maladie ,la sorcellerie ( azè ) etc ce qui nous raméne au "panthéon vodoun "
Ce Pantheon est la Représentation du Créateur suprème ( Gbédoté ), la Raison transcendantale.
Les pretres sacrificateurs , consécrateurs aux dieux innombrables , sont les médiateurs , les arbres de la
Foret Sacrée , raccourci saisissant du monde vivant et de son Créateur dans lesquels il se Personnifie .
Les Couvents - si nombreux - témoignent de l'attachement fort à ce Courant Vitaliste .
Art baroque de l'entrelacement et du dechiffrement qui rappele quelquefois etrangement le Y King et
l'Hexagrame chinois.
le Sé , lors du mouvement de Mourir, ne s'éteint pas mais reprend l'etat pur d' essence de vie .
Lorsqu'il parcourt l'homme , il gomme les aspects individuels : à la fois principe et porte du devenir
comme la Mort devient le moment venu porte de Vie .
dans une telle philosophie , pour reprendre Kossou ,chaque vie humaine doit accomplir le Sé qu'il porte ,
c'est à dire s'accomplir indéfiniment:
du courant humain au torrent originel et universel .
Nous sommes a priori loin des religions Révélées et comme dans les civilisations orientales on peut parler
d'abord de Sagesse .
Ceci explique aussi sans doute en partie au moins - outre la parenthèse marxiste -maoiste du pays -
l"adaptation facile des Asiates au Bénin et à sa "philosophie " .
mais ce va et vient perpetuel entre la nature et l'esprit (Bergson ) gymnastique un peu difficile pour
l'occidental nourri de Hume , Locke , Descartes ,Kant etc est indispensable à la connaissance de cette
ancestrale Sagesse et de ceux nombreux qui encore la pratiquent de la Cote d'Ivoire au Cameroun soit un
bassin potentiel d'environ 200 M d'habitants.
Il le rapproche aussi de l'Empyrée antique
Les piliers de la Sagesse Fon
Le Sé et le GBÉ ont besoin d'etre décryptés.
il n' y a pas de prophètes chez les Fons , seuls les ainés , les Anciens :
par l'age et l'expérience ont le pouvoir du Mexo ,le Sage, dont on doit entendre et écouter la Parole car
il posséde les qualités professionnelles dues à l'Expérience et les qualités intellectuelles dues au Savoir
qu'il tire de la connaissance des réalités présentes et qu'il est capable d'interpreter à la lumière de
l'Histoire et de Sigbes qui l'accompagnent
Cette Expérience c'est la somme des expériences tirées de la vie . Elle détermine la conscience de l'homme
façonnée selon le degré , la diversité du Savoir et l'intuition de la Source et de la Réalité du Monde .
la lecture du Présent nécessite donc la mémoire du Passé, constamment référé - revisité à la lumière des
expériences agréables , désagréables , des désillusions comme des évidences .
.Elle permet également une connaissance intuitive du futur par une projection dans l'avenir ,et là on
retrouve les Devins dont l'art divinatoire est aussi une Sagesse reproduite du Passé .
les Vieux sont seuls systématiquement reconnus Sages :
Pour avoir connu certains déroulements , ils peuvent en connaitre les mouvements dans le présent et aider
les jeunes dans leur marche en avant .
Chaque homme ayant connu des expériences différentes , la transmission de la Sagesse est plus
pragmatique que dogmatique et certains deviendront Pretres : les Couvents sont nombreux ,même si
certains sont charlatanesques :
car la Crédivité, proche de la Croyance et du Savoir, içi pas plus qu'ailleurs , n 'exclut la Crédulité .
Les expériences confondues se mélent dans le courant de l'histoire commune que seule la littérature orale
transmets encore par :
le Conte , le Proverbe , la Métaphore , mais toujours sous un voile d'ésotérisme :
Car le Savoir étant un Pouvoir , il peut etre un puissant instrument de Bien comme de Mal , d'où nécessité
d'une longue formation avant de devenir pretres ou devins, seuls maitres des Cérémonies Sacrificielles
initiées par l'Offrande où se mélent interrogations , soumissions , consécrations
Ces expressions métaphoriques , imagées , déroulent ,condensent et colorient Experience et Savoir.
D'où l'importance majeure du Théatre ( du cinéma ,télévision actuellement ) de tout ce qui les portent :
chants ,danses , musiques , arts plastiques formes épurées de l'Oralité , Médiation du Rève.
Mais l'acculturation - içi l'assimilation coloniale - a perturbé cette transmission par les inévitables
interpénétrations - et l'uniformisation par le fait du truchement linguistique réduisant au seul moule occidental --
d'où la difficulté à retrouver la sagesse du viel Gêdégbé d'Abomey ( Maupoil ) sinon par
une initiation encore plus poussée au delà du seul repère colonial , une reflexion sur le déroulement des faits à partir des causes originelles
, que l'homme va traduire par le destin accepté , par le nom choisi ou attribué par la collectivité ,
symbole essentiel de son rôle dans la communauté , tout comme le Proverbe demeure l'expression
condensée de la Parole , Porte, Parabole, Pont de la Relation Sociale, de la transmission du
Savoir et de la Sagesse.
Le Baptème et le Testament en quelque sorte ..
.
L'apport moderne , l'assimilation pluriculturelle , rendent difficiles une appréciation et une justification des
règles de vie ancestrales mais il en reste - au moins par le Rite - une identification sociale et un lien
communautaire .
La Sagesse Fon
repose donc sur une expérience de vie sans cesse recadrée par les Rites dans la longue histoire du Passé
qu'elle prolonge .
Elle est en quelque sorte à la fois Constructiviste et à la fois Cybernétique , circulaire ,
rebondissant entre Présent et Passé dont elle etaie les Piliers .
Cette expérience n'est ni systématisée ni dogmatisée : on pourrait dire qu'elle est factuelle et variable d'un
individu à l'autre ,elle repose sur le Rite, elle est marquée par la Cérémonie , la Consécration , quète de
Sens auprès de Signes , des Divinités , Symboles que seuls les Anciens,les Pretres savent déchiffrer
dans le tissage du Rève , du Désir , de la Réalité Imagée ...
et par l'Offrande qui n'est pas sans rappeler le Sacrifice du Fils , du Mouton....
Elle n'est pas qu' Expérience et Intelligence ,elle est Python ( un des symboles sacrés ) qui se faufile entre
les Rites , s'enroule autour des Piliers du Savoir et du Pouvoir : sapientia plus que sophia ( Kossou)
Ceci explique la référence constante au Monde , au temps qui passe , au temps qu'il fait ( tout comme en
Asie ) et quelque part la soumission à l'Ordre fondamental , à la Raison transcendantale qui le régissent ,le
Gbédoté Créateur .
Le Monde définit la vie et la vie anime le Monde , cette pensée orientale donne tout son sens au
Gbé , cette consubstantiation incarnée du principe de Réalité qui entoure et porte l'Homme , telle qu'il l
a perçoit et qui va déterminer la logique de son comportement , la nature de ses propres expériences en
référence au Sé transcendantal qui le parcourt et le porte .
Et pour cela Le Pretre à chaque instant important va l'aider dans ses choix , l'eclairer dans ses démarches
en se réferant " aux mânes des Ancetres "
Le Consacrer à la Divinité qui va le distinguer et l'integrer dans la Communauté ( en
tenant compte du Signe de Naissance dans lequel il est " incarné " le kpéli " ( et autrefois de la terre dans
laquelle le placenta était enfoui.)
Triple Enracinement ....ou Trinité de l'Unité ?
le Serment sur la Constitution fait explicitement référence aux mânes des Ancetres et pour l'avoir oublié le
Conseil Constitutionnel à obligé unPrésident à recommencer son acte d'Allégeance .
L'Offrande - comme la Tabaski ( aÏd el kébir ), le Sacrifice Pascal - est en quelque sorte une
obligation - une soumission - pour celui qui veut avancer, trouver l'Indulgence Supérieure et la
Connaissance.
et delà à dériver du sacré au quotidien , il n'ya qu'un pas .....
La conceptualisation - l'activité intellectuelle à traduire un mot , une représentation - n'est pas une activité
favorite du Fon non par quelque défaut d' idéation mais par défaut d'une langue appropriée où la
locution analogique recouvre tout de sa richesse : la métaphore et la description l'emportent sur le concept
et le mot , son expression condensée .
D'où la difficulté à dégager une langue consensuelle , commune, comme on le voit aussi
au Maghreb avec les difficultés de l'Arabisation , essentiellement dues içi à la richesse de
la langue , sa diversité et les divergences d'interprétation .
Mais ce qui semble le mieux exprimer le Sé au delà des expressions imagées qui le colorient ou le
défigurent , c'est ce quelque chose d'essentiel - qu'on retrouve dans toutes les civilisations - qui rapproche
le plus l'homme de ce qu'on pourrait appeler le Divin et confère à l'homme son aspect à la fois Singulier
Différent mais Unique - ce fait primitif et fondamental qui détermine la morale, les convictions,
l'action dans un Monde si riche et varié.
Le Fon , sagesse de vie ,croise l'Islam et retrouve la dialectique Thomiste :
omne ens est aliquid :
Dans le monde tel que nous le connaissons tout Étant n'est quelque chose que relativement à d'autres
Étants qui ne sont pas lui - où plus clairement tout Étant n'est quelque chose que par rapport à d'autres
Étants dont il se distingue. ( Rosemann )
Du soi à l'infini et des différences qui l'unifie.
Etrange rapprochement de Métaphysiques à priori si éloignées
De cette Introduction, on pourrait retenir :
- la dynamique de la Sagesse traduite par le Sé et le Gbé
- l'importance des Anciens
- l'Oralité de la Littérature
- Le Rite à chaque passage important de la Naissance à la Mort physiques
- le rôle de l'Offrande , de l'Intercession, de la Consécration
- l'importance des Cérémonies ( de la Représentation , du Symbole )
- la prééminence du théatre , des arts plastiques , du cinéma , musiques et chants
- de la Danse, son rapport au sol ( les sept positions du dooplé ) et à l'Envolée vers la Divinité
- des masques du Réve .
-de tout ce qui rythme la vie en pays Fon .
- Et le croisement originel de la Sagesse avec la Religion .
Le Monde et ( le Nom ) de l 'Homme
-" Si la Nature ne favorise pas la croissance de ton enfant , c'est en vain que tu le soigneras "
-Si tu ne baignes pas ton enfant avec une décoction de Plantes ,il aura une croissance insignifiante "
Ces deux sentences du vieux Sage résument bien le rapport de l'homme au Monde .
Le Monde en Pays Fon est perçu comme une cosmogonie , un ensemble de forces complexes :
Certaines dont il s'arrange , beaucoup - apparemment incontournables - qui le subjuguent , mais
-dont il décrit les phénomènes , ( le vent , la pluie , l'orage ...)
-dont il perçoit le noumène ( l'en soi )
-dont il se détermine à la fois comme Élément , à la fois comme Causalité
- dont il tire de tout cela la nécessité de l'éxistence d'une Raison Transcendentale.
Le Fon est profondément Humain mais il a sa propre vision du Monde :
- à la fois périssable , ce monde qui le modèle et lui donne son enveloppe charnelle ( Ù , agbasa ) et fait
donc partie de lui .
- à la fois Intemporel - ce Monde lui préexiste et lui survit -
- à la fois Supérieur par ses lignes de Force , la Raison transcendentale sous jacente dont peu à peu , à
travers son cheminement , il va deviner , etayer et affirmer la Réalité.
-a la fois aussi comme défi accompli car l'homme apprends - au prix d'un dur labeur quotidien à le
dominer , à le " manger " pour en extraire la " substantifique moelle " comme un autre Rabelais...
.
Cosmophage, dit Kossou , mais respectueux des limites infranchissables qu'il connait .
/Dans ce monde périssable , fini , L'homme n'est pas en effet désarmé : il sait observer , trouver
" à quoi ça sert " notion tout à fait fondamentale à qui veut comprendre cet esprit , ,motif immuable,
déterminer ce qui est bon ou mauvais, apprivoiser les forces de la nature ou au contraire s'en protéger
utiliser les ressources naturelles ( le bain , la décoction de plante ) tout cela pour son profit ou pour celui
de la chair de sa chair : la Croissance qu'il reporte sur sa repousse , sa "replique " au sens
immunotransmissible du terme.
Il a une perception , une conscience ( ai ) une intelligence ( nu yoen ) pour le plier , le modeler à ses fins ,
selon le choix retenu , le désir , le but sans rompre les lois naturelles immuables dont il s'accomode, au
risque de se rompre en cas de transgression .
Outre son aptitude physique et intellectuelle à résoudre les problèmes ponctuels ou géneraux - apparait -
trait caractéristique - son aptitude à dialoguer avec le Monde , ce qu'on appelle la Science Occulte :
les Incantations sont à la fois une interrogation , une supplique mais aussi un face à face Homme -Nature
et surtout une force potentielle de réarrangement par la puissance de la Parole , de l'Éloquence .
/Dans ce Monde Intemporel , l'Homme sait qu'il y a des lignes de Forces , immaterielles ,dont il lui faudra
au travers du '" pagne noir " décrypter le Code , art de l'Initié qui ne voit pas les Signes avec ses
yeux mais par le prisme de son intuition , de l'expérience et du savoir ( le Vieux Sage ).
Par le Fa , métaphore imagée de l'arbre sacré de la connaissance , le Devin va dérouler le
présent et le futur à la lumère - non du passé - mais de Signes Interprétés , appliqués , hors de tout
charlatanisme .
Le Monde n'est pas une construction factice ni une illusion , hallucination de l'imaginaire ,
il est l'Apparence , la peau du Réel , Pensé et Réflechi.
Il est aussi ce qui ne peux éxister de lui même , seul , isolé c'est à dire hors :
-de la dynamique de la Vie incarnée par l'homme et son feed back sur la Nature,
-de la Raison Transcendentale: Petit à petit , à travers l'archéologie de ses intuitions , l'ontologie de ses
découvertes successives , de son raisonnement construit sur ce qu'il voit , ce qu'il devine ,
l'homme va découvrir son Éxistence et sa Nécessité ,, supérieure, immanente et indissociable
de ce Monde où il vit, et dont il est un des principes de Réalité.
Ce Principe de Réalite se traduit par le Nom que l'homme porte , Nom qui l'exprime mais qui
est aussi source de Réarrangement , de programme , de but : ce Nom n'est pas seulement son reflet
un symbole , une signification mais Signifiant.
Cette notion est tout aussi fondamentale.
Ainsi , quand les rois d'Abomey montaient sur le Trône , ils ne se contentaient pas de choisir leur Tabouret
, symbole de puissance , ils choisissaient un Nom marquant leur volonté de donner telle inflexion , un
cours particulier à la vie sociale de leur pays .
Ce nom est choisi seul , avec l'aide du Sage , inspiré du présent ou tiré du Pantheon , nom original ou
identification à une Divinté particulière mais toujours retenu en fonction des affinités , des désirs , des
projections , du rôle choisi.
L'Acte primordial est donc de Nommer ,c'est à dire se Déterminer et poser l'acte fondateur qui va
insérer dans la lignée dela Communauté . Elle pourra ainsi "reconnaitre" l'Individu ( au sens
immunologique )
l'ancrer dans le maillage du Destin collectif et fusionner les parcours , le projet singulier dans la Somme
Universelle, reflet que l'imaginaire collectif pourra reconnaitra comme un lien.
et le distinguer du monde naturel , matériel où il vit
Vision très Jungienne.
Nous sommes loin d'une vision bornée , parcellaire et peu formalisée , très près d'une cosmogonie
moderne très élaborée .
Le concept est précis même s'il reste - à l'image du langage - plus descriptif qu'analytique , ce qui est le
propre de toutes les croyances avec leurs totems variés .
Si on reconnait bien sûr des Déterminants universels , on est frappé par la richesse et l'originalité de cette
Pensée .Au fil du Temps elle s'enrichira ou se pervertira au contact des influences extérieures :
on pense là surtout aux visions ( ou visées) missionnaires , aux tabous que chaque religion véhicule , qui
ont penetré plus tard la pensée Yoruba surtout sa correspondance économique et sociale mais
qu'on peut retrouver intacte pour qui sait chercher.
( suite au prochain numero ...) et en attendant :